Pin : Nom d’arbre (issu du latin -pinus-, pin)
L’Emagny est une déformation de -lès- (à côté de) et -magny- (fermes, domaine rural)
Pin l’Emagny : Pin lès Magny : fermes près des pins
En 1287 Guillaume d’Apremont reconnut tenir Pin et sa prévôté en fief du comte de Bourgogne.
La seigneurie principale, après avoir appartenu à la famille de Scey, puis à celle du Chatelet, passa dans celle de Chaillot qui la possédait en 1789.
Les terres de Pin-L’Emagny avaient été érigées en marquisat par lettre-patentes de 1746 en faveur de Christophe Ignace de Chaillot, conseiller au Parlement.
La marquise de Chaillot affranchit les habitants en 1771.
Le secrétaire d’Etat de Boulogne écrivait à ce sujet, à l’intendant de la Coré : “J’ai toujours vu avec peine la différence que certaines lois mettaient entre les hommes dont le vrai principe est d’être libres.”
L’intendant répondait le 21 juin 1772, que les droits abandonnés par le seigneur valaient beaucoup plus que les 6000 livres demandées aux habitants pour prix de leur affranchissement : “Vous êtes personnellement convaincus des principes qui concourent à la destruction d’un droit qui, en retenant les habitants de Pin dans la dépendance la plus contraire à l’état de l’homme et dans l’esclavage le plus odieux, ne leur laissait qu’une propriété précaire.”
Pin-L’Emagny eut une certaine renommée au 17ème siècle grâce à l’imprimerie qui fut établie en 1625 par le curé de Pin : Perrenin Ménestrier, aidé de son vicaire Jean Vernier.
Ils persuadèrent Toussaint Lange, imprimeur à Besançon de transporter ses presses à Pin.
Le premier ouvrage sorti de celles-ci fut un livre d’heures à l’usage des peuples des campagnes, devenu fort rare et recherché des bibliophiles et des érudits.
Ce livre, plus connu sous le nom d’ « Heures de Pin » parut en 1629 et fit réédité en 1632, il n’en est connu qu’un exemplaire.
Cette imprimerie fondée dans un but d’édification et d’éducation, exempte de tout esprit lucratif, disparut avec les désastres de la guerre de 10 ans.
La maison où elle fonctionnait, sorte d’ancienne maison-forte, dite « Maison Rouge » peinte à l’extérieur de rouge, existe encore en partie, et a conservé son style du XVe et XVIe siècle. Elle était la propriété de la famille Lange qui la donna à la paroisse comme presbytère.
Pin est une paroisse du doyenné de Marnay dont le patronage appartenait aux directeurs du séminaire de Besançon.
Succursale par décret du 30 septembre 1807, l’église est sous le vocable de Saint Martin.
Bernard GUILLAUME
Bibliographie : Dictionnaire des communes de Haute-Saône tome 4 Edition SALSA